Nous avons récemment rencontré deux professionnelles de la santé mentale agréées pour discuter des meilleurs moyens de prendre soin de soi lors du retour dans le milieu d’apprentissage. Leurs idées amélioreront votre capacité à fournir des services éducatifs et d’accueil de la plus haute qualité.
Voici Kelly et Nadine
Kelly Falconer, MSW, t.s.i | Je suis directrice des services immédiats et brefs de la branche de Niagara de l’Association canadienne pour la santé mentale. Je supervise les services de crise. J’assiste également la Justice Team, qui travaille auprès de personnes atteintes de maladies mentalesayant affaire avec la justice. De plus, j’aide nos conseillers en santé mentale qui soutiennent les personnes recourant aux services de la YWCA ou de Start Me Up Niagara. Je suis fière de travailler dans le domaine de la santé mentale pendant plus de 20 ans.
Nadine Furbacher RP, MACP, BBA | Je suis psychothérapeute agréée. Je travaille dans le domaine du conseil, du service social et de la santé mentale depuis plus de 14 ans. J’ai de l’expérience dans le domaine de la santé mentale communautaire et en milieu universitaire. Récemment, j’ai lancé mon propre cabinet (Willow Rock Wellness). Je me concentre sur l’aide aux adultes qui exercent des professions de soutien et de service. Je m’efforce d’améliorer le bien-être de mes clients, que ce soit en changeant leur humeur, en modifiant leurs schémas négatifs ou en favorisant une guérison profonde. Je propose une approche thérapeutique collaborative et solidaire pour favoriser le bien-être mental.
Comme beaucoup d’entre vous sont retournés ou sur le point de retourner dans le milieu d’apprentissage, vous pouvez être en proie au stress ou à l’anxiété. Comme l’a indiqué la Dre Jean Clinton dans sa présentation Comprendre les émotions des enfants en ces temps exceptionnels + En quoi cela vous rend essentiels, il est important de « trouver votre calme » pour pouvoir soutenir les personnes qui vous sont confiées.
Q : Que peuvent faire les éducatrices et les éducateurs pour atténuer ce sentiment d’anxiété?
Nadine : L’anxiété survient lorsque le cerveau ne sait pas comment nous protéger pleinement d’une menace perçue. Elle alimente notre système nerveux avec des pensées et des sentiments douloureux et intrusifs, ce qui peut signifier que vous – et les parents aussi – pourriez être en état d’alerte élevé lors du retour dans le milieu d’apprentissage physique. J’utilise un outil formidable, appelé Plan Ahead (Prévoir), pour nous aider, mes clients et moi, à gérer l’anxiété anticipatoire.
Kelly : Le sentiment d’anxiété est très fréquent dans ces circonstances. Vous n’êtes pas seul(e)! Heureusement, les services de garde d’enfants suivent des directives de santé publique, et votre lieu de travail doit avoir mis en place des mesures de sécurité.N’oubliez pas que vous pouvez contrôler les mesures de sécurité de votre lieu de travail pour ce qui est de votre capacité à les suivre, comme le lavage fréquent des mains, le port d’équipement de protection individuelle (EPI), le dépistage préalable et le signalement.
Une communication régulière, ouverte et honnête avec vos collègues et votre superviseur(e) est un autre moyen de réduire l’anxiété. Il est important de parler de vos préoccupations et d’écouter celles des autres. Cela peut contribuer à créer un climat de confiance et à mettre les gens à l’aise tout en réduisant l’anxiété.
Prévoir
D’apprendre – Les faits réduisent l’anxiété. Étudiez les nouveaux protocoles de sécurité pour vous-même, vos collègues et les enfants et leurs familles.
De répéter – Pendant quelques instants, visualisez une journée de travail typique avec ces nouveaux protocoles en place. Comment vous sentez-vous à chaque étape? Remarquez quand vous arrivez à un « point sensible » – cette situation hypothétique qui vous préoccupe. Notez ces points sensibles pour l’étape suivante.
De vous rafraîchir – Préparez de l’eau fraîche, pour refroidir vos nerfs. Gardez quelques bouteilles froides sous la main pendant le travail. Non seulement vous pouvez la boire, mais vous pouvez aussi vous en mettre sur la nuque, sur vos poignets ou dans les plis des coudes.
De respirer – Ces points sensibles sont inévitables, et vous en connaissez maintenant le scénario. Préparez-vous-y en pratiquant la respiration rythmée. C’est un moyen rapide et discret de ralentir votre système nerveux central (également connu sous le nom d’anxiogène). Comptez lentement en inspirant (un-deux-trois) et doublez le temps d’expiration en comptant jusqu’à six. Recommencez. Au lieu de compter, vous pouvez aussi répéter un mantra préétabli en accord avec votre respiration. Par exemple, à l’expiration, dites « Je vais bien » ou « Ça va aller ».
De créer – L’anxiété n’aime pas le plaisir, alors n’est-ce pas génial que les EPEI soient déjà très créatifs lorsqu’il s’agit d’apprentissage par le jeu? Lorsque vous appliquez les nouvelles mesures de sécurité, essayez de les rendre amusantes. Vous pouvez par exemple utiliser des masques colorés et brillants, écrire un slogan sur la distanciation ou donner au désinfectant pour les mains un nom de personnage amusant.
Ce que vous pouvez faire si, tout à coup, vous vous sentez dépassé(e) et extrêmement anxieux-se ou paniqué(e) :
Kelly : D’abord, prenez une grande respiration et retenez-la pendant quelques secondes avant de la relâcher. Rappelez-vous, et répétez en respirant profondément, « Je vais bien », et « Je maîtrise », car cela a un effet calmant. Ensuite, demandez l’aide d’un(e) collègue ou passez en revue la politique relative à la situation qui a provoqué des sentiments de panique ou d’anxiété. Les directives politiques sont là pour vous protéger.
Nadine : Visualisez la panique et l’idée d’accablement comme un bâtiment en feu. Le superhéros qui doit combattre ce feu s’appelle la pleine conscience. Voici quelques étapes pratiques pour la mettre en œuvre :
- Pensée intentionnelle – « Je me sens accablé(e). C’est inconfortable et je le gère. »
- Respiration rythmée – Inspirez en comptant jusqu’à trois et expirez en comptant jusqu’à six.
- Communiquer – Demandez de l’aide à vos collègues.
N’oubliez pas que la communication est essentielle :
Nadine : Les sentiments sont réels et proviennent de nos expériences de vie uniques, donc personne ne peut vous dire de ressentir les choses différemment de ce que vous pensez vraiment. Pour communiquer efficacement, il suffit d’être honnête et d’énoncer clairement votre situation et vos besoins, en particulier lorsque vous vous sentez dépassé(e) et que vous avez besoin d’aide. Par exemple, « Je me sens débordée le matin, quand les enfants arrivent en même temps et sont contrariés parce que leurs parents n’ont pu les accompagner pour les réconforter. J’ai besoin d’aide pour réconforter beaucoup d’enfants en même temps. » Vous exprimez ce que vous ressentez et pourquoi, et vous expliquez ce dont vous avez besoin pour diminuer ce sentiment.
N’oubliez pas aussi d’écouter vos collègues. Le fait d’exprimer ses sentiments et d’écouter ses collègues contribue au bien-être de l’ensemble de l’équipe et permet de construire un réseau de soutien avec ceux qui ont des préoccupations similaires. Parfois, le simple fait de savoir que vous n’êtes pas seul(e) peut vous aider à ne pas vous sentir dépassé(e) par les événements. Le fait de faire un compte rendu avec vos collègues après une expérience stressante ou difficile peut également vous aider à vous sentir proche de l’équipe tout en réduisant le stress.
Kelly : Comme l’a dit Nadine, le fait d’être ouvert et honnête sur ce qui se passe peut aider vos collègues à prendre conscience de la situation. Si vous ne dites rien, votre entourage ne saura pas ce qui se passe et la situation (le stress) ne s’améliorera probablement pas. En décrivant la situation qui provoque l’anxiété ou le stress et en demandant de l’aide, vos collègues peuvent écouter, valider ce que vous ressentez à ce moment-là et demander comment ils peuvent vous aider.
Les gens ne savent pas ce qu’ils ne savent pas, ce qui signifie que vous devez souvent le préciser, car ils sont occupés à gérer leurs propres problèmes et activités. Alors, dites-le clairement quand vous avez besoin d’aide.
Dernières réflexions
Kelly : Pour beaucoup d’entre nous, le travail occupe une place importante dans notre vie; le retour au travail est donc utile et le sera pour bon nombre d’entre nous. Il en va de même pour les enfants : beaucoup d’entre eux seront ravis d’y retourner. Le sentiment d’anxiété est tout à fait naturel dans ces circonstances. Cependant, comme pour beaucoup d’autres changements que nous vivons, nous nous y habituerons, nous nous adapterons et cela deviendra plus facile. Malgré une certaine appréhension, n’oubliez pas qu’il y a aussi des aspects positifs : le retour à une routine, les interactions sociales en personne, le fait de sortir régulièrement de la maison et la stimulation d’un milieu d’apprentissage qui ne peut être vécu à la maison.
Nadine : Je ne saurais trop insister sur l’importance de faire de votre bien-être une priorité. Nombreux sont ceux qui se sentiront anxieux, effrayés et nerveux. Prendre soin de soi sera une priorité, quelque chose que vous pouvez faire pour avoir le sentiment de maîtriser la situation pendant cette pandémie.
Ressources en santé mentale
Si vous avez besoin d’aide pour votre propre santé mentale ou bien être, visitez le site de l’Association canadienne pour la santé mentale pour trouver votre agence locale.
ConnexOntario est également accessible à tous les résidents. Ils disposent d’une ligne d’aide qui offre des services d’information 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7 aux personnes qui font face à des problèmes de santé mentale, de drogue, d’alcool ou de jeu.
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