La province compte plus de 115 centres de garde d’enfants et 33 fournisseurs de services de garde en milieu familial agréés qui assurent la garde d’enfants d’urgence (gouvernement de l’Ontario, 2020). Dans ces services de garde d’urgence, les EPEI sont venus en renfort. En soutenant les enfants et les familles de travailleurs de première ligne, ces professionnels font preuve d’un dévouement et d’un leadership extraordinaires. « Nous reconnaissons le dévouement des EPEI travaillant dans les centres de garde d’urgence pendant la pandémie, déclare Melanie Dixon, EPEI et directrice de l’Exercice professionnel à l’Ordre. Nous vous considérons comme de véritables leaders en matière de communication, de collaboration et de garde d’enfants. »
Influence de la pandémie sur la pratique
Au sein d’une profession fondée sur la bienveillance et les rapports humains, les EPEI comprennent que des relations solides et positives sont nécessaires au bien-être et à l’apprentissage des enfants. Établir et entretenir des relations bienveillantes et attentives avec les enfants, les familles et les collègues est une composante fondamentale de votre pratique (norme I : A). Mais les choses ont changé au temps de la COVID-19.
Pendant cette crise sanitaire, vous devez vous adapter à votre milieu de travail tout en faisant la connaissance de nouveaux enfants, de nouvelles familles et de nouveaux collègues aux prises avec différents facteurs de stress.
« J’ai été réaffectée ailleurs, car mon lieu de travail permanent est situé dans une école. Je travaille normalement directement auprès d’enfants », explique Rachel Pollard, une EPEI travaillant dans les services de garde d’enfants d’urgence. « Maintenant, il m’incombe de contrôler les familles et les membres du personnel à leur entrée et de nettoyer et désinfecter le centre tout au long de la journée ».
Vous pouvez avoir du mal à établir et à maintenir de nouvelles relations avec des enfants, des familles et des collègues que vous n’avez jamais assistés ou avec lesquels vous n’avez jamais travaillé auparavant. Les enfants se retrouvent dans de nouveaux groupes. Les EPEI travaillent avec de nouvelles familles et de nouveaux collègues. Chacun est confronté à des défis nouveaux et différents dans sa vie.
« Prenez un moment pour reconnaître que chaque famille, ainsi que vous et vos collègues serez confrontés à une multitude de sentiments et de réalités en raison de cette pandémie », indique Mélanie.
Vous devez également être attentifs aux nouvelles procédures de santé et de sécurité du gouvernement de l’Ontario. Parmi elles, on compte la désinfection continue des jouets et des surfaces fréquemment touchées, le maintien d’une certaine distance physique entre les enfants et d’autres pratiques sanitaires, comme le dépistage des enfants et du personnel qui entrent dans l’espace quotidiennement. Vous devez vous assurer de respecter la législation en matière de santé et de sécurité (norme III : C.2), et ce, même si bon nombre de ces pratiques n’existaient pas avant la COVID-19. Dans des circonstances déjà éprouvantes, ces nouvelles responsabilités peuvent constituer un stress supplémentaire.
« J’entretiens mes liens avec mes collègues, les enfants et leurs familles et reste à l’écoute de leurs préoccupations. J’essaie de répondre à leurs questions ou de les rediriger vers les services de santé publique, indique Rachel. Le personnel des centres de garde d’enfants régionaux a pu participer par téléconférence à des séances d’information et de questions-réponses sur la santé publique. Certains membres du personnel ont repris contact avec les étudiants en formation en brandissant des pancartes, en leur faisant signe et en leur faisant savoir combien ils nous manquaient ».
Une communication et une collaboration indispensables
Aujourd’hui plus que jamais, vos efforts de communication et de collaboration avec vos collègues sont essentiels pour créer un environnement sécuritaire, sain et accueillant pour les enfants et leurs familles (norme I : C.6). Nous comprenons combien cela peut être difficile, car vous pourriez exercer avec des EPEI que vous venez de rencontrer. En tant que professionnels et en tant que leaders, utilisez votre jugement professionnel pour relever les défis quotidiens auxquels vous êtes confrontés. Les EPEI qui travaillent dans les services de garde d’urgence apportent des connaissances professionnelles, une expérience et des pratiques uniques.
En ces temps difficiles de soutien aux enfants et aux familles pendant une pandémie :
- Collaborez. Partagez vos idées, vos connaissances, vos expériences passées et vos compétences pour créer un milieu d’apprentissage sûr et inclusif pour les enfants.
- Maintenez une communication ouverte et claire avec vos collègues. Si quelque chose n’est pas clair, posez des questions et échangez toutes les informations pertinentes sur les enfants et vous-même.
- Tissez de nouveaux liens avec vos collègues. Apprenez à vous connaître lors de vos réunions quotidiennes, en découvrant vos points communs et vos différences, ainsi qu’en discutant de vos craintes, de vos angoisses et de vos espoirs.
- N’oubliez pas votre responsabilité collective. Apportez votre soutien à un collègue qui pourrait être en difficulté et encouragez les autres à faire de même.
La communication et la collaboration avec les familles sont également essentielles pendant ces périodes. Les EPEI comprennent qu’il leur incombe de maintenir des relations attentives et collaboratives avec les familles, fondées sur la confiance, l’ouverture et le respect de la vie privée (code B).
« [C’est un défi] de tisser de véritables liens avec les familles. Généralement, ils peuvent entrer et voir toute la documentation visuelle sur les murs, faire un petit saut dans la classe pour voir ce que leurs enfants découvrent ou ce qui les intéresse. Pendant l’état d’urgence, les parents ne sont pas autorisés à dépasser la porte d’entrée », précise Rachel.
L’Ordre reconnaît qu’il peut être tout aussi difficile de nouer des relations avec de nouvelles familles qu’avec des collègues. Les circonstances actuelles sont d’autant plus difficiles que les familles avec lesquelles vous interagissez sont confrontées à leurs propres facteurs de stress supplémentaires face à la situation. En tant que professionnels et en tant que leaders, vous devez en être conscients et vous efforcez de respecter les croyances et les valeurs fondamentales de la profession dans vos communications avec les familles.
N’oubliez pas :
- Lorsque vous communiquez avec les familles, soyez respectueux de leurs réalités actuelles. Par exemple, certaines familles n’ont peut-être pas la possibilité d’entrer ni le temps de bavarder lorsqu’elles déposent leur enfant. Certaines peuvent aussi venir chercher leur(s) enfant(s) plus tard.
- La communication sur la santé de l’enfant est cruciale pendant ces périodes. Si un enfant ne se sent pas bien ou présente des symptômes, veillez à suivre les lignes directrices du gouvernement de l’Ontario et à communiquer toutes les informations pertinentes aux familles dès que possible.
- Soyez là pour soutenir les enfants et les familles, sans oublier que nous ne sommes pas des spécialistes de la pandémie ni des experts de la santé mentale. Orientez toujours un enfant ou une famille en difficulté vers les services de Santé publique de l’Ontario ou un centre de crise en santé mentale local.
- Collaborez avec les nouvelles familles au mieux de vos capacités en apprenant à les connaître et en nouant des relations respectueuses et attentives.
Vous aussi, vous êtes importants
En tant qu’EPEI exerçant au sein de services de garde d’urgence, vous devez prendre soin de vous. Vivre, et même travailler en pleine pandémie peut être très stressant; il est donc important de faire attention à votre santé mentale. Voici quelques conseils de la Commission de la santé mentale du Canada :
- Fixez-vous des objectifs raisonnables, et non des attentes qui vous feront vous sentir vaincu. Avoir des attentes raisonnables et prendre soin de soi-même et des autres est essentiel.
- N’hésitez pas à demander de l’aide. Ce soutien peut venir d’une collègue, d’une directrice, d’un membre de la famille, d’un ami, d’un voisin, de la Commission de la santé mentale du Canada ou de votre centre de crise local.
- Lorsqu’il est question de la COVID-19, consultez des sources fiables. Il s’agit notamment des sites web gouvernementaux (provinciaux ou fédéral), des CDC ou de l’OMS.
- Prenez le temps de faire des choses qui vous plaisent et essayez de trouver un équilibre. Même si vous avez dû modifier bon nombre des activités et passe-temps que vous aimez à des fins de distanciation physique, vous devez trouver des activités qui vous procurent de la joie à la maison.
- Reconnaissez qu’il y a des choses que vous pouvez maîtriser et d’autres non.
- N’oubliez pas que la situation est temporaire et qu’elle passera.
« J’ai de la chance, car j’ai une équipe de soutien formidable dans ma vie personnelle et professionnelle », explique Stacey Charalambous, une EPEI directrice intérimaire travaillant dans un centre d’urgence. « À la maison, je peux compter sur mon mari, mes enfants et ma famille élargie. On parle quotidiennement de nos journées et de ce que l’on ressent. Pour favoriser ma santé physique, je sors dehors. L’air frais et le changement d’environnement m’aident vraiment à retrouver ma bonne humeur. »
Les EPEI travaillent dans des circonstances nouvelles et imprévisibles. Sachez que nous vous en sommes reconnaissants. Votre rôle au sein des collectivités que vous servez est quelque chose dont vous pouvez être fiers. Prenez soin de vous et des autres.
Ressources :
- COVID-19 : le point sur la situation
- Santé publique de l’Ontario
- Fondation de psychologie du Canada : ressources pour les parents (en anglais seulement)
- Commission de la santé mentale du Canada