Récemment réélue à la présidence du conseil pour un troisième mandat, Kristine Parsons EPEI souhaite vivement contribuer à bâtir des ponts dans le secteur de l’apprentissage des jeunes enfants, en particulier entre les membres, les familles et l’Ordre. Le secteur étant toujours confronté aux défis exacerbés par la pandémie de COVID, la nécessité de créer une main-d’œuvre durable s’avère de plus en plus urgente – et Kristine considère qu’il s’agit d’une responsabilité collective.
Nous nous sommes entretenus avec elle pour connaître son point de vue sur le travail qui attend le conseil et l’Ordre, ainsi que sur la valeur du mentorat, de l’apprentissage professionnel – et de la joie – pour favoriser la pérennité et l’esprit de communauté dans le secteur de la petite enfance.
Félicitations pour votre réélection au poste de présidente du conseil! Commençons par une rétrospective : qu’êtes-vous fière d’avoir accompli au cours des deux dernières années en tant que présidente?
Au cours de mes deux années de présidence, mais aussi au cours des six années où j’ai siégé au conseil, j’ai pu voir les projets commencer, avancer et s’achever, y compris l’élaboration de deux plans stratégiques. Lorsque je terminerai ce troisième mandat en tant que membre du conseil, j’aurai passé neuf années complètes au sein de l’Ordre, et je suis vraiment fière de la valeur historique et des connaissances que cela représente.
J’espère que toutes les éducatrices et tous les éducateurs de la petite enfance, les propriétaires et les exploitants de services de garde d’enfants comprendront mieux comment l’Ordre, en soutenant ses membres dans leur pratique et en protégeant les enfants et les familles, soutient la profession et les professionnels qui travaillent dans le domaine de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants.
Au cours des 15 dernières années, l’Ordre a établi une forte présence en ligne grâce à son site Web, à ses ressources et à ses plateformes sociales, où les membres peuvent se réunir pour développer leurs compétences et leurs connaissances professionnelles. Il s’agit-là d’un pont vers eux. Nous sommes sur le point de terminer de bâtir ce pont, et je veux être là pour fêter le moment où nous le franchirons.
L’un des défis à relever pour attirer les gens vers la profession est de changer la perception erronée qu’a le public de l’éducation de la petite enfance, à savoir qu’il s’agit de gardiennage.
L’éducation de la petite enfance est une éducation qui comporte une composante de soins, en fonction de l’âge de développement des enfants. Si la garde d’enfants est considérée comme une nécessité pour les parents qui travaillent, le discours doit souligner l’importance vitale de l’éducation des jeunes enfants. Nous savons que c’est entre zéro et cinq ans que le cerveau se développe le plus. Les EPEI apprennent aux enfants comment apprendre. Nous sommes présents lors de nombreuses étapes importantes de leur vie. Il n’y a pas beaucoup d’emplois avec le même niveau de responsabilité que le nôtre. Notre travail repose sur les relations. La confiance des enfants et des familles est la plus difficile à gagner, et la plus facile à briser.
Comment l’Ordre peut-il appuyer ce changement de discours?
L’Ordre le fait déjà et, dans le cadre du plan stratégique actuel, nous explorons activement d’autres moyens de mettre en lumière la valeur incroyable des EPEI et de leur travail. Si vous consultez la pléthore de ressources en ligne sur le site Web de l’Ordre (lignes directrices et notes pratiques, avis professionnels, guides de réflexion et études de cas, Programme d’apprentissage professionnel continu (APC), Programme de prévention des mauvais traitements d’ordre sexuel, etc.), vous comprendrez l’importance du rôle de l’EPEI.
Quel rôle le mentorat peut-il jouer dans la croissance professionnelle et dans la rétention des EPEI au sein de la profession?
J’aimerais que chaque éducatrice et chaque éducateur de la petite enfance puisse se faire le champion de sa profession et se dire « Voici à quel point ce travail est important et précieux », et qu’il ait une vision positive de son avenir, de sa carrière et ses parcours de formation. C’est un programme de mentorat qui m’a incitée à proposer ma candidature au conseil il y a six ans.
Cette année, dans le cadre d’un partenariat de formation professionnelle dans la région de Waterloo, j’ai notamment commencé d’aller dans les écoles secondaires pour parler du développement de l’enfant, mais aussi du métier d’éducatrice et d’éducateur de la petite enfance. Pour ceux qui le souhaitent, cette profession offre des possibilités de progresser dans leur carrière (par ex., directeur(trice) adjoint(e), superviseur(e), directeur(trice)).
J’aimerais également que les éducatrices et les éducateurs de la petite enfance qui aiment vraiment leur métier célèbrent la joie qu’ils éprouvent dans leur travail. Les EPEI peuvent être prompts à sous-estimer leur travail, mais c’est tellement inspirant de voir le nombre de merveilleuses premières fois auxquelles ils participent. Nous devons aussi nous rappeler de trouver la joie dans tout cela, et de défendre leurs réussites! En accomplissant leur travail avec joie et dévouement, ils font également figure de modèles en matière de leadership et de croissance que d’autres peuvent suivre.
Le Programme d’apprentissage professionnel continu (APC) constitue un pilier essentiel du travail de l’Ordre. Pourquoi l’apprentissage est-il si important pour les professionnels?
Le fait de s’engager dans un apprentissage et un perfectionnement professionnels continus témoigne de l’engagement et du dévouement d’une personne à l’égard de sa profession, et montre que le métier d’EPEI n’est pas seulement un travail qu’ils « font ». Il doit y avoir quelque chose en vous qui dit : « Je veux continuer à lire et à en apprendre davantage sur ma profession ».
Si vous appréciez et souhaitez poursuivre votre apprentissage professionnel, je pense que cela prouve qu’il y a un leader en vous. Il faut d’abord faire preuve de leadership dans votre propre vie et dans votre propre pratique, avant d’essayer d’être un leader auprès des autres.
Que voudriez-vous que les EPEI sachent sur leurs possibilités de carrière dans ce secteur?
Lorsque les EPEI envisagent une carrière dans cette profession, je les encourage à puiser dans les aspects qu’ils apprécient le plus dans leur travail, leur désir d’apprendre et leur engagement dans ce travail important que nous faisons.
Voici ma propre histoire : J’ai travaillé comme éducatrice de jeunes enfants pendant des années après mes études, puis je suis devenue directrice. Dans ces fonctions, j’ai décidé que des cours sur les ressources humaines me seraient utiles en tant que leader. À mon tour, j’ai fini par créer ce poste de directrice des opérations à RisingOaks Early Learning Ontario, où je peux combiner mes connaissances en RH avec la pédagogie et le développement de l’enfant à savoir, le meilleur des deux mondes.
Il est important que les EPEI se considèrent comme des leaders à part entière, qu’ils soient leurs propres champions et défenseurs. Si vous voulez gérer 24 petites personnes qui se mettent de la crème solaire dans votre salle de classe et qui passent la porte, vous devez être un leader!
***
En apprendre davantage sur Kristine :
Kristine Parsons EPEI, présidente élue du conseil Conversation avec Kristine Parsons