Les éducatrices et les éducateurs de la petite enfance viennent d’horizons et de cultures divers; ils ont des perspectives et ont vécu des expériences différentes, tout comme les enfants et les familles qu’ils servent. Pour régir la profession et guider le travail de l’Ordre, il est essentiel que le conseil réunisse des personnes ayant des origines et des points de vue différents.
Nous avons discuté avec Nerene Virgin de son expérience en tant que membre du conseil et du travail d’élaboration de pratiques de gouvernance inclusives qu’elle accomplit actuellement dans le cadre de la mise en œuvre de la Déclaration d’engagement de l’Ordre envers l’antiracisme.
Ancienne enseignante, personnalité médiatique et journaliste, Nerene est actuellement présidente de Cabinda Consulting, une agence qui se consacre à la formation des organismes sur la façon de favoriser des milieux inclusifs en créant un sentiment d’appartenance pour tous.
Nerene a été l’un des premiers membres du public nommés au conseil par le gouvernement lorsque l’Ordre a été créé en 2009, et elle y a siégé jusqu’en 2019. À propos de son mandat, Nerene admet que le fait d’être l’une des rares membres racialisées du conseil a parfois été un défi. « En tant que femme noire, il m’a fallu un certain temps pour me sentir à l’aise, pour partager mon point de vue personnel sur le public que nous servions, pour faire entendre cette voix au conseil », admet-elle.
Nerene a toutefois compris que sa voix était importante et qu’en partageant son point de vue, elle ouvrait des possibilités d’apprentissage et de conversations saines qui profiteraient en fin de compte à la profession d’éducatrice et d’éducateur de la petite enfance ainsi qu’aux enfants de l’Ontario.
Elle s’est appuyée sur son expérience de la confrontation au racisme, aux stéréotypes et à l’exclusion tout au long de sa carrière, tant en tant qu’enseignante que dans les médias. « Je connais les défis auxquels j’ai été confrontée en tant que femme noire sur le plan professionnel, et je comprends que la profession d’éducatrice et d’éducateur de la petite enfance n’est probablement pas différente de ce que j’ai vécu. »
Pendant qu’elle siégeait au comité des plaintes, au comité d’appel des inscriptions et au comité exécutif de l’Ordre, Nerene a pu encourager les autres à réfléchir au risque de racisme et de biais, et elle a pu apporter son point de vue unique aux questions et aux affaires traitées.
L’éducation joue un grand rôle dans la vie de Nerene. « C’est par l’éducation que nous ouvrons les esprits. En ouvrant nos cœurs, on ouvre les yeux des gens », indique-t-elle. C’était une occasion en or pour moi de sensibiliser les autres membres du conseil comme ils le faisaient pour moi. »
Après la fin de son mandat au conseil, Nerene est revenue travailler à l’Ordre en tant que consultante en 2020. Elle a animé des séances de formation pour le personnel et le conseil sur l’histoire des Noirs au Canada et l’importance de la diversité, de l’équité et de l’inclusion. De ces discussions est née la Déclaration d’engagement envers l’antiracismede l’Ordre.
« La diversité n’est qu’un fait, déclare Nerene, mais l’inclusion est une action : c’est ce que font les communautés, les groupes, les organismes; comment ils agissent pour s’assurer que les personnes ayant des perspectives différentes, des domaines d’expertise différents, des idées différentes, se sentent accueillies, valorisées et soutenues en tant que membres. C’est ça l’inclusion. »
Nerene collabore actuellement avec le conseil pour s’assurer que ce dernier n’est pas seulement diversifié mais aussi inclusif, afin que les perspectives de tous les membres soient accueillies et valorisées. Elle précise : « Si vous voulez servir et protéger le public, vous devez comprendre qui est ce public. Quelles sont ses perspectives? Quels sont ses besoins? Quelles sont ses expériences? Et pour cela, vous devez compter sur ces voix-là. Ces opinions. Ces expériences, vécues par les personnes qui siègent au conseil et qui vont mettre en place des systèmes, des politiques et des procédures visant à servir le public et régir la profession de manière équitable. »
La diversité, l’équité et l’inclusion, cependant, ne consistent pas juste à trouver un visage qui représente un groupe particulier, ajoute Nerene. Ce qui compte le plus, c’est d’échanger des points de vue, d’avoir des conversations courageuses et la volonté d’apprendre.
Le conseil de Nerene aux EPEI, que ce soit au sein du conseil ou de leurs communautés, est le suivant : « Sachez que votre voix est importante. Ayez le courage de prendre des risques. Allez-y, et trouvez des alliés. Ne le faites pas seul(e). Ces échanges de points de vue sont autant d’occasions d’apprentissage et de croissance, et ont une incidence positive sur le travail que vous accomplissez.
Avec le recul, l’un des faits marquants du mandat de Nerene aura été de contribuer à l’élaboration du Code de déontologie et normes d’exercice, qui intègre les perspectives diverses de centaines d’EPEI ainsi que des membres du conseil. L’étendue des consultations et le travail d’intégration des observations reçues ont permis de « produire un document qui guide la profession d’éducatrice et éducateur de la petite enfance inscrit(e) et qui constitue une base solide pour l’Ordre, dont le travail consiste à superviser la pratique et la conduite des EPEI dans la poursuite de l’excellence. »
Pour en savoir plus sur le conseil et le rôle de ses membres, visitez : https://www.college-ece.ca/fr/a-propos-de-lordre/conseil-et-comites/