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Amplifier vos voix – Le racisme, ça fait mal

Dans le cadre de l’engagement de l’Ordre envers l’antiracisme, nous reconnaissons l’importance d’amplifier des voix diversifiées et de premier plan au sein de la profession. De même, nous reconnaissons les avantages de la discussion et du partage d’expériences, de perspectives et de réflexions. Cet espace est dédié aux EPEI qui souhaitent contribuer à cette conversation. Veuillez nous envoyer un courriel à csrteam@ordre-epe.ca

Le racisme, ça fait mal

M : Mourir prématurément 

A : Accentuer le fossé entre les gens 

L : Léser les personnes issues de minorités

Il importe vraiment de réguler la façon dont on se comporte envers autrui. Je recommanderais fortement, à titre d’auteur, et non comme un directeur de conscience – que je n’ai pas la prétention d’être – de remplacer << être situationnel >> dans la vie et les vues de tous les jours par << être intentionnel >>, mais positivement. 

Même si je refuse, moi-même, de ne rien prendre de personnel, j’avoue entendre des mots et voir des maux, parfois, qui me font sentir comme une volaille blessée et picotée dans une basse-cour, en raison d’une peau qui n’est pas un pot (chance). 

Depuis quand la peau avait quelque chose à voir avec le pot? 

En dépit de cette attitude positive de ma part, quand je goûte à des actes ou à des propos, voire des systèmes, à saveur raciste, je n’ai presque plus le goût à rien. 

N’est-ce pas que le racisme pique tous les sens de l’individu qui le subit? 

Parler peut signifie planter, mais on l’oublie trop souvent. En d’autres termes, nos mots peuvent être les racines de nos maux. Et, paradoxalement, nos maux peuvent être guéris par des mots. 

C’est la raison pour laquelle je sors de mon mutisme (à la faveur de ce support de diffusion longtemps attendu) avec la conviction que la meilleure voix(parole) est celle de l’amour.

Dans cette perspective, quand on est positivement intentionnel avec un point de départ (des valeurs), l’ABC (Amour – Bienveillance – Confiance), par exemple, les mots, les actes ou les systèmes deviennent une semence d’équité et d’inclusion, comme l’éducateur authentique qui s’exprime sur ce que l’enfant exprime pour interagir avec lui, car les besoins et les intérêts de celui-ci sont fondamentaux! 

Cette règle est simple : aimer les gens (y compris soi-même). L’exception l’est aussi : tirer ses proches du lot. Et c’est normal. 

Les PIM (Personnes Issues de Minorités), comme moi, ne demandent pas à être aimés filialement ou maternellement, par exemple. Ils sont tout simplement contre le racisme, qui leur est souvent voué et prouvé non seulement par des attitudes individuelles, mais aussi par des systèmes! Par conséquent, ils ont besoin que leurs droits soient promus et protégés. Tout simplement! 

L’amour dont il est question ici est un sentiment humanitaire (incluant l’équité et l’inclusion), qui devrait nous inciter à promouvoir et à protéger, entre autres, la diversité, laquelle est une richesse, et non une sécheresse. 

Là où la peau est un pot pour certains, et non pour d’autres, il faut promouvoir et protéger la diversité, l’équité et l’inclusion. 

Je n’ai rien contre les valeurs de préférence, mais je suis pour quelque chose de plus grand qu’elles, soit des valeurs de référence telles que l’ABC. Il faut semer davantage l’amour. Il faut semer davantage la bienveillance. Il faut semer davantage la confiance relationnelle. C’est par ces << avantages >> que nous pourrons, à mon humble avis, rendre effectivement visible le << contraire du racisme >> dans la société. 

Le contraire du racisme, c’est l’amour, soit le sentiment humanitaire susmentionné dans lequel sont inclus, au risque de me répéter, l’équité et l’inclusion. 

Selon moi, l’antiracisme signifie que << chaque j’aime >> a des gemmes qu’on voit clairement bourgeonner par la diversité, l’équité et l’inclusion dans tout le système social, c’est-à-dire à toutes les sphères de la société. 

Je me permets de prêcher l’esprit d’ABC au monde entier, lequel esprit se manifeste, non au-dessus des normes sociales, mais au-delà d’elles. 

Semer l’amour, notamment en laissant les gens être eux-mêmes (en les gardant intentionnellement exempts de toute discrimination), peu importe leur peau, est loin d’être synonyme de je-m’en-foutisme.  

Le << laissez-être >> est un << laissez-passer >> pour être effectivement égaux en dignité et en droits, et non forcément pour faire n’importe quoi. 

L’être humain devrait être traité avec amour, peu importe d’où il vient et où il va. Rendre l’antiracisme clairement visible devraitêtre l’affaire de toutes les personnes physiques et morales, et ce, sans distinction aucune.  

Par exemple, une personne qui maintient explicitement ou implicitement son genou sur le cou d’une autre, c’est un humain qui maltraite malheureusement son prochain. Mais… ce criminel devrait être quand même aimé parce qu’il est un être humain. 

Oui, une personne qui commet un tel crime, parfois trop difficilement perceptible pour être filmé et/ou dénoncé, est un criminel. Mais rien de grand n’empêche de l’aimer en tant qu’être humain, même si l’on réprouve l’acte horrible qui lui est imputé. 

Je crois que tout devrait être mis en œuvre par la société pour prévenir ce genre de crime (maquillé le plus souvent) qu’on appelle racisme. Ça ne sert pas à quelque chose de grand de haïr les criminels en aval de leurs crimes. C’est en amont de leurs comportements démoniaques qu’il faut agir, notamment par l’éducation, l’accès égal aux possibilités de gravir les échelons de l’échelle sociale et des mécanismes incohérents avec le mutisme des souffre-douleurs. 

Et que faire pour ne pas haïr? La réponse est simple : il faut aimer! 

Je vois, ces temps-ci, que la quasi-totalité des gens de mon entourage sont << heureux >> de ce qu’un ex-policier a été condamné à des décennies de prison pour avoir posé un geste exagérément raciste et irréparable contre l’un de mes frères pendant plus de cinq cents secondes et je m’interroge. 

Pourquoi, parmi ces centaines de secondes, une seule seconde d’amour, de bienveillance, de confiance envers la victime n’avait-elle pas été au rendez-vous? J’ose croire qu’une seule petite seconde d’ABC (Amour – Bienveillance – Confiance) ou d’abc (b.a.-ba) en matière de stratégies d’intervention physique (y compris l’intervention en équipe) aurait pu faire une grande différence! 

En outre, puisque l’on reproche, entre autres, à l’ex-policier d’avoir agi sans compassion envers la victime, ne doit-on pas maintenant afficher des attitudes contraires à la haine?

Et si le criminel était lui-même une autre victime, soit une victime de sa formation policière et/ou de son éducation familiale, par exemple? 

Est-ce que ce dernier a bien agi envers mon frère défunt? Pas du tout! 

Est-ce qu’on doit se comporter comme lui (le criminel),  en paroles, par omission ou par action? Oh non! 

Est-ce qu’on doit l’aimer malgré son acte démesurément et irréparablement haineux? Oui, car il est aussi un frère! 

Est-ce que la justice doit suivre son cours? Oui. 

Mais… je crois que la meilleure justice s’appelle prévention. 

Etla meilleure des valeurs de référence, c’est l’amour. L’humain qui l’a à la petite enfance l’aura pour la vie. Oui, ce n’est pas une inévitabilité, car les gens peuvent changer au cours de leurs vies, mais c’est un atout à tout et une tendance statistique. Semons davantage l’amour! 

L’amour est une voie. Osons la suivre. 

L’amour est une voix. Osons la hausser. 

Aimer sincèrement son prochain peut être difficile, mais ce n’est pas la chose la plus difficile au monde. 

Le racisme fait MAL … mais il ne faut pas le combattre par son synonyme (la haine). Il faut plutôt le combattre par son antonyme (l’amour). 

Merci!

Bytchello Prévil, EPEI

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