Le rôle important des EPEI en faveur de l’équité et de l’inclusion

À la lumière des actes tragiques de racisme anti-Noir récents, et étant donné que le mois de juin marque le Mois national de l’histoire autochtone et le Mois de la fierté LGBTQ2+, l’Ordre reconnaît tout le travail qu’il reste à faire pour combattre le racisme et la discrimination dans notre société. En tant qu’éducatrices et éducateurs de la petite enfance agréés, nous avons un rôle important à jouer. En réfléchissant à nos croyances et à nos préjugés, en nous éduquant nous-mêmes et en échangeant avec les autres, nous pouvons cultiver des milieux d’apprentissage inclusifs, équitables et adaptés sur le pan culturel.

Dans les prochaines semaines, l’Ordre publiera sa Ligne directrice de pratique : Diversité et culture, élaborée en collaboration avec des EPEI aux identités diverses et ayant vécu des expériences uniques. Le Code de déontologie et normes d’exercice (Code et normes) décrit les responsabilités des EPEI et reflète l’ensemble des valeurs fondamentales de la profession : bienveillance, respect, confiance et intégrité. Nous savons que les EPEI réfléchissent à leur rôle et nous tenions à vous donner un aperçu de cette ressource à venir.

Croyances et préjugés : reconnaître, réfléchir, répondre

Les croyances et les préjugés peuvent influencer la façon dont nous voyons et parlons des différences sociales, de manière consciente ou inconsciente. Les croyances peuvent également influencer la façon dont nous concevons le milieu d’apprentissage et en choisissons le matériel. Sans tenir compte de la manière dont leurs croyances et leurs préjugés dominants peuvent influencer les décisions professionnelles, les EPEI sont susceptibles de perpétuer involontairement des normes et des stéréotypes qui excluent les autres ou leur nuisent.

C’est pourquoi il faut tenir compte de nos croyances et de nos préjugés et réfléchir à la manière dont ces derniers peuvent influencer nos pratiques. Les questions à se poser sont les suivantes :

Quelle est l’influence de ma culture et de mes expériences sur mes croyances?
Quelles sont mes suppositions au sujet d’une personne en fonction de sa race ou de son ethnie, de son statut socioéconomique, de sa structure familiale, de sa langue, de ses pratiques religieuses ou spirituelles?
De quelle manière mes croyances et mes préjugés peuvent-ils avoir un effet négatif sur ma pratique professionnelle et sur un ou plusieurs membres de la communauté d’apprentissage?

La réflexion critique nous oblige à examiner et à remettre en question les croyances, les préjugés et les suppositions qui déterminent notre façon de répondre aux enfants et qui façonnent leurs expériences d’apprentissage. Il s’agit d’un processus actif et continu qui nous oblige à nous confronter à des concepts difficiles, des tensions et des incertitudes; il nous faut avoir le courage de faire ce travail et de modifier notre pratique en conséquence.

Adopter et intégrer différentes manières de penser et d’être dans la pratique

Le terme d’humilité culturelle décrit notre engagement professionnel à apprendre tout au long de la vie sur les contextes sociaux et historiques des différentes cultures et des peuples. Il implique de se reconnaître humblement soi-même comme apprenant lorsqu’il s’agit de comprendre le vécu des autres, et de réfléchir continuellement à nos expériences avec les enfants, les familles et nos collègues.

En tant qu’EPEI, nous jouons un rôle essentiel dans la vie des enfants et des familles. Les milieux d’apprentissage et de garde des jeunes enfants sont souvent les premières communautés au sein desquelles les enfants évoluent en dehors de leurs familles; nous avons donc là une occasion unique de promouvoir l’inclusion et l’équité dans nos milieux d’exercice. Une fois que nous commençons à reconnaître les idées et les pratiques subtiles qui privilégient certains et sont injustes pour d’autres, et que nous nous engageons dans une réflexion critique et un apprentissage continu, nous pouvons travailler à la création de milieux équitables de façon éclairée et concrète.

En tant qu’éducatrices et éducateurs, nous sommes appelés à honorer la diversité sociale, culturelle et linguistique dans le milieu d’apprentissage et à tenir compte de l’histoire et des expériences de chaque enfant lorsque nous concevons des activités et des expériences d’apprentissage. Les espaces inclusifs sont ceux où une variété de groupes culturels et de communautés sont représentés de manière authentique. Dans ces milieux, les enfants développent un sentiment d’appartenance, une appréciation de la diversité et une prise de conscience de l’importance de l’équité, de l’égalité, de la tolérance, du respect et de la justice.

Les rapports humains sont au cœur de notre pratique. C’est en prenant conscience de ce qui rend les personnes et les communautés uniques, et en apprenant à connaître les expériences et les perspectives des enfants, des familles et de nos collègues que nous bâtissons des relations culturellement adaptées. Une communication ouverte et respectueuse est essentielle; nous avons la responsabilité de mener une réflexion critique avec nos collègues et les communautés de pratique sur des sujets liés à la justice sociale, à l’équité, à la diversité et à l’inclusion.

En tant que professionnels engagés dans le développement et le bien-être des enfants, nous pouvons nous faire entendre pour honorer les droits de l’homme et créer des expériences équitables et inclusives pour tous les enfants.

Sincères salutations,