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Un photo de Rachel Pollard
Exercice professionnel

Conversations au temps de la COVID-19 : Rachel Pollard EPEI

Cette série relate les expériences d’EPEI pour s’adapter en temps de pandémie.

Nous avons interrogé Rachel Pollard, EPEI et chef d’équipe au Port Colborne Child Care Centre de Niagara.

Q : Pouvez-vous décrire votre milieu de travail et ce que vous faites?

A : Je suis EPEI et chef d’équipe. J’assiste la directrice dans ses activités quotidiennes et administratives. En tant que chef d’équipe, je donne des conseils et des directives aux EPEI tout en établissant des liens avec les enfants et leurs familles.

Q : Comment la COVID-19 a-t-elle influencé vos fonctions professionnelles et votre milieu de travail?

A : J’ai été réaffectée de mon lieu de travail permanent à Port Colborne, qui se trouve dans une école, vers un centre de garde d’enfants situé à Welland, qui fournit des services de garde d’urgence aux travailleurs de première ligne. Je travaille normalement directement auprès d’enfants; cependant, à mon nouveau poste, il m’incombe de contrôler les familles et les membres du personnel à leur entrée et de nettoyer et désinfecter le centre tout au long de la journée.

Nous avons réduit le ratio personnel-enfants en formant de petits groupes. Le centre a mis du désinfectant pour les mains et des gants à disposition dans chaque zone afin que les éducatrices et les éducateurs puissent les utiliser au besoin tout au long de la journée. Dans tout le centre, tous les jouets sont désinfectés à chaque transition, tout comme les surfaces à risques. Tout au long de la pandémie, la région de Niagara a travaillé dur pour élaborer de nouvelles politiques et de nouveaux protocoles afin de nous garder en sécurité et en bonne santé. Mon employeur nous a donné la possibilité de poser toutes les questions possibles.

Q : La pratique, en ce moment, consiste à se soutenir mutuellement et à protéger notre santé ainsi que celle de nos familles et de nos communautés. Comment vous sentez-vous?

A : Je suis beaucoup plus prudente au travail et dans ma vie personnelle. J’ai l’habitude de me laver et de me désinfecter constamment les mains après avoir touché presque tout et n’importe quoi. Au travail, nous prenons les précautions appropriées recommandées par Santé publique, notamment en appliquant un protocole strict de vérification de l’état de santé avant d’autoriser l’entrée au centre. Si un membre du personnel ou un enfant semble se sentir mal, nous sommes obligés de lui refuser l’entrée.

Q : Pendant cette période d’isolement et d’incertitude, que trouvez-vous utile pour favoriser votre santé physique, mentale et émotionnelle?

A : Mon quotidien n’a pas été très affecté, en fait. Je rentre chez moi après le travail, je prépare le dîner et je passe du temps avec mon partenaire et notre chien.

J’ai la chance de continuer à travailler à plein temps et d’avoir accès à des informations et à des ressources grâce au programme d’aide aux employés et aux familles offert au travail.

Je sais le stress que cet état d’urgence a causé, c’est pourquoi je me tiens au courant au sujet de la COVID-19 et sur la façon de protéger ma santé et celle des autres.

Santé publique Ontario nous a beaucoup aidés – ils viennent au centre chaque semaine et répondent à toutes nos questions.

Q : Les rapports humains sont au cœur de notre profession. Comment entretenir des relations collaboratives?

A : Je m’assure d’être disponible pour écouter les préoccupations de mes collègues ou des enfants et leurs familles. Je fais de mon mieux pour répondre à leurs questions ou préoccupations, mais je les redirige vers Santé publique si je ne peux pas le faire.

On doit aussi vérifier quotidiennement notre courrier électronique pour s’assurer de disposer d’informations à jour. Le personnel des centres de garde régionaux a pu participer par téléconférence à des séances d’information et de questions-réponses sur la santé publique.

Certains d’entre nous ont repris contact avec des étudiants en formation. Lors des réunions virtuelles, on brandit des pancartes, on se fait signe, on leur dit combien ils nous manquent et on espère que tous sont en sécurité.

Q : Quels sont les défis que vous avez rencontrés pour nouer des relations et favoriser la collaboration en cette période d’éloignement physique?

A : Le plus grand défi à relever est l’éloignement physique.

 Les enfants (et parfois le personnel) ont besoin qu’on leur rappelle régulièrement la règle des « deux mètres de distance ». Selon l’âge des enfants, ce n’est parfois pas possible. Lors de leurs interactions étroites avec les enfants, le personnel porte des gants et certains portent également des masques ou des visières, qui ont été fournis par la région de Niagara. Lorsqu’un enfant est contrarié et qu’il pleure, le personnel utilise une couverture pour couvrir ses épaules tout en le réconfortant.

C’est par ailleurs un défi de tisser de véritables liens avec les familles. En général, les familles viennent au centre, voient la documentation visuelle sur les murs et peuvent faire un petit saut dans la classe de leur enfant pour voir quels matériaux ils ont explorés. Pendant cet état d’urgence, les parents peuvent entrer dans le bâtiment, mais ne peuvent pas dépasser la porte d’entrée.

Q : Pouvez-vous partager quelque chose de positif sur votre expérience des nouveaux modes de communication ou des nouvelles pratiques?

A : Le personnel a eu l’idée d’afficher une documentation photographique à l’entrée principale pour les familles. Lorsque les enfants quittent le centre, je les vois montrer du doigt leurs photos et expliquer à leurs familles ce qu’ils faisaient. L’un des enfants fréquentait un service de garde pour la première fois. Sa mère hésitait à le quitter, alors on lui a envoyé des nouvelles et des photos par courriel tout au long de la journée. Au moment de partir, elle nous était très reconnaissante; nos messages l’ont aidée à se sentir mieux.

Malgré le manque d’occasions de faire connaissance avec les familles, quelques parents nous ont demandé s’ils pourraient continuer à venir dans ce centre quand les choses reviendront à la normale. Les familles sont très reconnaissantes.

Q : Quelques mots pour conclure à l’intention des autres EPEI?

A : Voici l’une de mes citations préférées me venant à l’esprit pendant cette période difficile :

« Quand nos petites personnes sont submergées par de grosses émotions, il nous faut demeurer calmes et ne pas contribuer à leur chaos. » – L.R. Knost (traduction libre)

Je « demeure calme » en répandant la positivité dans tout le centre, en vérifiant quotidiennement si le personnel et les enfants vont bien, et en étant flexible aux changements soudains, car les informations de Santé publique peuvent changer tous les jours.

Soyez tous prudents!

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