Le stress au travail survient dans tout environnement professionnel, cependant, pour les EPEI, s’il n’est pas géré adéquatement, il peut conduire à des décisions non professionnelles.
Le saviez-vous? L’une des plaintes les plus fréquemment reçues par l’Ordre concerne un manque d’interactions positives avec les enfants.
Grr! Je vit des moments difficiles aujourd’hui
Vous devez prendre des décisions éthiques complexes et gérer des situations souvent incertaines et confuses chaque jour. Parfois, vivre un stress au travail en plus de gérer la complexité du métier peut conduire à un sentiment de frustration. Faire preuve de jugement professionnel lors de situations frustrantes est essentiel; autrement, des interactions inacceptables pourraient avoir une incidence négative pour l’enfant, leur famille et vos collègues.
Causes du stress
L’Ordre note souvent trois types de facteurs de stress liés aux plaintes de comportements non professionnels. La source de stress est typiquement relative à des facteurs personnels, professionnels ou systématiques.
Exemples :
- Facteurs personnels — Blake s’est récemment séparé et est maintenant parent célibataire d’un enfant de six ans. Cette situation a engendré beaucoup de stress pour Blake qui a de la difficulté à faire preuve de patience, ainsi qu’à s’impliquer auprès des enfants. Un enfant le remarque et le dit à ses parents.
- Facteurs professionnels — Charley a une nouvelle superviseure et la relation s’établit difficilement. Les deux ne voient pas les approches pédagogiques de la même façon. Un jour, la superviseure se présente dans la salle aux fins d’observation et elle fait un commentaire que Charley n’aime pas. Charley se fâche et dit des gros mots en répondant à la superviseure devant les enfants.
- Facteurs systématiques — Laura a un deuxième emploi afin de complémenter ses revenus. Elle a travaillé tard au restaurant le soir précédent, mais elle a tout de même accepté de se présenter tôt à la garderie puisqu’il manquait de personnel. Au cours de la journée, Laura est de plus en plus fatiguée et se frustre facilement contre les enfants. Éventuellement, elle perd le contrôle et agrippe agressivement un enfant qui ne veut pas entrer après avoir joué dehors.
Différents facteurs de stress peuvent avoir divers effets sur chaque individu et ils peuvent influencer votre réaction aux frustrations qui émergent lors de votre journée de travail.
Ce que dit le comité des plaintes…
Plusieurs des cas étudiés par le comité des plaintes impliquent un langage non professionnel ou des gestes brusques envers un enfant de la part des EPEI alors que la frustration est à son maximum. Il est important de se rappeler qu’un abus à l’égard d’un enfant, que ce soit un abus verbal, émotionnel, physique ou psychologique, est considéré comme étant une faute professionnelle.
Dans les cas étudiés par le comité des plaintes, les membres expliquent souvent ainsi le geste non professionnel dû au stress :
- « Il se passe trop de choses dans la salle, comment puis-je gérer tout cela? »
Cette justification indique que l’EPEI pourrait ne pas avoir l’impression d’être suffisamment équipé(e) pour gérer l’environnement de pratique.
- « Qu’aurais-je pu faire d’autre? »
On pourrait interpréter par cela que l’EPEI croyait qu’aucune autre option n’était possible. Il ou elle n’a pas été en mesure de réagir correctement ou ne croyait pas pouvoir le faire. La politique du milieu de travail pourrait être en cause ou une impression de manque de soutien par les superviseurs et les collègues.
- « J’étais seule avec tous les enfants » ou « Ma collègue ne m’avait pas dit qu’elle quittait la salle pour quelques minutes. »
Ce problème tire souvent ses origines d’un manque de communication ou d’une incompréhension parmi les EPEI.
- « Je ne peux pas demander d’aide à ma collègue, elle est inutile! »
Cela signifie que les collègues ne s’entendent pas ou ne travaillent pas efficacement ensemble. Le manque de communication et de collaboration peut faire croire aux EPEI qu’ils ou elles doivent gérer la situation par eux-mêmes.
- « J’ai tellement à faire, je ne peux pas me reposer. »
Cela peut être attribuable au fait que l’EPEI n’a pas de plan de soins personnels ou ne bénéficie pas d’un bon système de soutien.
Puisque ces gestes ont une grande incidence sur les enfants, les familles et les collègues, le comité de plaintes accorde beaucoup d’importances à ces signalements. Le comité peut, entre autres, décider de convoquer la personne en question à l’Ordre aux fins d’avertissement verbal ou de transmettre le dossier au comité de discipline auprès duquel une audience sera tenue.
Pour les cas moins graves, le comité des plaintes optera souvent pour une intervention écrite encourageant la personne à incorporer un objectif d’apprentissage et des activités d’engagement à son programme d’apprentissage continu afin de favoriser des interactions positives avec les enfants. Par exemple, un examen attentif de la Ligne directrice de pratique : Favoriser les interactions positives avec les enfants peut vous aider à améliorer vos stratégies pour établir et maintenir de relations accueillantes et de stratégies d’adaptation pour gérer les stress professionnel et personnel.
Responsabilité collective
La responsabilité collective signifie que les EPEI reconnaissent leur responsabilité commune et se soutiennent. Un exemple de responsabilité collective est de venir en aide à un(e) collègue au moment où il ou elle en a besoin d’aide de façon évidente. Si vous ressentez des frustrations et qu’un(e) collègue offre son aide, dites oui! Accepter l’aide de vos collègues peut aider à établir de bonnes relations de travail fondées sur la confiance et la responsabilité. De bonnes relations contribuent à un sentiment de groupe, vous ne vous sentirez pas seul(e) alors que vous vivez un stress qui pourrait avoir une incidence sur votre jugement professionnel. Ces relations démontrent que les EPEI sont des leaders qui priorisent le bien-être des enfants et de leur famille. Apporter son soutien à un ou une collègue est aussi une façon de démontrer du leadership dans la profession.
En tant que EPEI, vous devez prendre le temps de vous arrêter, réfléchir et demander de l’aide lorsque vous réalisez que la situation s’aggrave et que vous ressentez de la colère et des frustrations.
Questions de réflexion
Vous trouverez ci-dessous des questions qui vous aideront à réfléchir aux types de stress présentés dans les exemples de Blake, Charley et Laura :
- Quels sont les facteurs ayant conduit l’EPEI à exprimer son stress et ses frustrations de façon négative?
- De quelle façon ces facteurs pourraient-ils affecter les autres EPEI se trouvant dans la même salle?
- Est-ce que certains facteurs sont plus faciles à gérer que d’autres? Pourquoi ou pourquoi pas?
- Imaginez que vous êtes Blake, Charley ou Laura. De quelle façon auriez-vous réagi dans leur situation?
- Si vous étiez un ou une collègue de Blake, Charley ou Laura, de quelle façon auriez-vous pu les soutenir?
- De quelle façon le Code de déontologie et normes d’exercice aurait-il pu orienter leurs comportements?
- Quelles sont les ressources offertes dans votre communauté de pratique pouvant vous aider à gérer le stress de façon professionnelle?
- Quelles sont certaines des stratégies auxquelles vous avez recours lorsque vous ressentez du stress ou des frustrations?