Nous avons récemment pris contact avec Alana Powell, EPEI et coordonnatrice générale de l’Association of Early Childhood Educators (AECEO). Nous voulions en savoir plus sur les efforts de défense de la profession de l’AECEO depuis le début de la pandémie.
L’AECEO est l’association professionnelle qui défend les intérêts des éducatrices et des éducateurs de la petite enfance de l’Ontario. Sa mission est d’agir à titre de porte-parole de la profession, afin d’influencer le changement dans le secteur. L’AECEO fêtera son 70e anniversaire en 2020.
Association de défense d’intérêts et organisme de réglementation : quelle différence?
L’Ordre, en tant qu’organisme de réglementation de la profession, supervise quant à lui les critères d’entrée en exercice et fixe les normes et les lignes directrices éthiques que les membres doivent suivre pour rester en règle. Il élabore également des ressources et encourage l’excellence dans l’exercice de la profession. En réglementant la profession, l’Ordre remplit son mandat de protection du public, en particulier des enfants et de leurs familles. Il est également responsable d’encadrer le champ d’exercice des EPEI. Seuls les membres de l’Ordre sont légalement autorisés à travailler comme EPE en Ontario et à utiliser les titres protégés et désignations d’EPEI et d’EPE ou leurs équivalents anglais.
Alors que l’Ordre réglemente la profession, l’AECEO plaide, quant à elle, au nom des EPEI et en faveur de changements dans des domaines ne relevant pas de la compétence de l’Ordre, comme les salaires ou la sécurité de l’emploi. Elle s’efforce de mobiliser les EPEI pour promouvoir des changements positifs qui ne profitent pas seulement à ses membres, mais aussi aux enfants, à leurs familles et à leurs communautés. L’Ordre croit fermement à la valeur du travail de défense des intérêts de la profession. Nous pensons qu’une profession forte nécessite un organisme de réglementation efficace ainsi qu’une association professionnelle active, et un dialogue sain entre les deux.
Défense d’intérêts au temps de la COVID-19
« Une grande partie du travail de l’AECEO s’est concentrée sur notre campagne en faveur d’une rémunération professionnelle et de conditions de travail décentes (Professional Pay and Decent Work campaign), explique Alana. Il s’agit de donner la priorité à l’amélioration des salaires et des conditions de travail pour toutes les EPEI de la province. Mais depuis la pandémie, nos demandes aux différents paliers gouvernementaux ont changé. »
Aujourd’hui, l’AECEO plaide pour :
- un financement sectoriel visant à préserver les emplois des EPEI, à assurer leur réembauche et un salaire décent à leur retour au travail;
- une prime liée à la pandémie pour les EPEI des services de garde d’urgence et un plan clair, qui tienne compte de leurs préoccupations. Il s’agit notamment d’aborder les questions de santé et sécurité pendant la crise de la COVID, les protocoles qui pourraient être mis en œuvre et les conditions de travail des membres après la fin de la pandémie.
« Nous offrons également aux EPEI des occasions de se réunir pour partager leurs expériences et créer des liens pendant cette période difficile, explique Alana. Nous savons qu’ensemble, nous sommes plus forts. Notre voix collective amplifie et donne du pouvoir à notre démarche. Les EPEI ont des connaissances qui devraient être prises en compte lors de l’élaboration de tout plan de retour au travail ».
Autres efforts en matière de défense d’intérêts
« Il y a tellement à faire en matière de défense d’intérêts dans le secteur. Les EPEI témoignent de leur vigueur et de leur leadership en écrivant des lettres, en créant des balados et en lançant des pétitions », explique Alana.
« Au niveau national, il y a quelques campagnes à suivre, ajoute-t-elle. Plusieurs organisations plaident pour que tous les paliers de gouvernement élaborent et mettent en œuvre un plan pour soutenir les services de garde d’enfants pendant la pandémie de COVID-19 ».
Parmi ces campagnes, on compte :
- Un Enfant, Une Place – une pétition en faveur d’un plan pour protéger les services de garde d’enfants des répercussions financières négatives de la pandémie de COVID-19.
- Fédération canadienne des services de garde à l’enfance – une lettre ouverte aux ministres canadiens des gouvernements fédéral, provinciaux et territoriaux (en anglais seulement)
- Childcare Resource and Research Unit – un article, publié le 17 mars, portant sur les répercussions de la COVID-19 sur les services de garde d’enfants au Canada (en anglais seulement).
Des EPEI défenseurs de la profession
« Tout au long de cette situation d’urgence, nous avons vu les EPEI et intervenants du secteur faire entendre leur voix, déclare Alana. La passion, la force et le dévouement des membres de la profession se sont révélés très positifs. Les EPEI ont vraiment fait preuve de courage, d’assurance et de résilience; ils ont ainsi démontré au grand public que ce qu’ils font est très important ».
L’équipe de direction de l’AECEO se félicite de la façon dont les EPEI se mobilisent pour rendre leur travail visible.
Patricia Borges, EPEI auprès d’enfants d’âge préscolaire à Toronto, et Stephanie Walker, EPEI dans un programme pour bambins à Richmond Hill, ont participé aux efforts de sensibilisation pendant la pandémie.
« Nous avons récemment lancé une balado intitulée The Child Care Revolution (en anglais seulement), explique Patricia. Nos objectifs sont de discuter de l’apprentissage et de la garde des jeunes enfants en Ontario et de nouer des liens avec nos collègues éducateurs ».
Stephanie ajoute qu’elles appellent cela une révolution « parce que c’est ce dont nous avons besoin pour mieux servir les enfants, les éducateurs et nos collectivités ».
Pour les EPEI qui souhaitent s’engager dans des actions de sensibilisation, le duo suggère d’aller sur les médias sociaux pour partager des histoires et interagir avec d’autres. « C’est un outil de plaidoyer extrêmement puissant, déclare Patricia. Au sortir de la pandémie, nous devons réussir à faire comprendre à davantage de personnes que la garde d’enfants est l’épine dorsale de l’économie. »
« Il y a plusieurs choses que vous pouvez faire pour vous impliquer davantage dans cette démarche, explique Alana. Vous pouvez soutenir l’AECEO en devenant membre. Cela fait une grande différence tant sur le plan des ressources que sur notre voix collective. Vous pouvez également rejoindre la communauté de pratique Decent Work Community of Practice sur l’amélioration des conditions de travail (en anglais seulement). »
Visitez le site Web de l’AECEO pour en savoir plus sur notre travail de défense d’intérêts.