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Kristine Parsons EPEI: « Le leadership, c’est ne jamais demander à quelqu’un de faire quelque chose que vous ne feriez pas vous-même. »
Connexions Conseil

Sur le leadership : Conversation avec la nouvelle présidente du conseil, Kristine Parsons

« J’étais au sous-sol avec des bottes de caoutchouc aux pieds pour que mon équipe puisse continuer à faire le travail vraiment important avec les enfants. »

Au début de sa carrière, Kristine Parsons EPEI, a dû faire face à une inondation au sous-sol du centre où elle avait récemment été promue au poste de directrice. À l’époque, Kristine ne connaissait rien de la plomberie et des inondations, mais elle savait qu’il y avait des enfants dans le centre et qu’elle devait agir rapidement. En agissant rapidement et en étant pleinement engagée dans la résolution de problèmes, elle a enfilé un imperméable et des galoches et a commencé à siphonner l’eau sale du bâtiment par elle-même jusqu’à l’arrivée des secours. Elle affirme que « les éducatrices et les éducateurs étaient avec les enfants pour réaliser le travail vraiment important. »

C’est son idée du leadership.

« C’est ne jamais demander à quelqu’un de faire quelque chose que vous ne feriez pas vous-même. »

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La nouvelle présidente du conseil de l’Ordre se joint à nous sur Zoom depuis son bureau. Elle porte un t-shirt orange avec la mention : « Believe in yourself » (Croyez en vous). « Succès. Amour. Amitié. Rêves. Croyez en ce qui vous donne le plus de confiance, mais surtout, croyez en vous-même. »

En tant que directrice du centre RisingOaks Early Learning Ontario, Kristine a deux rôles principaux.

Elle est une EPEI possédant une formation et une expérience approfondies en gestion des ressources humaines. Dans son travail quotidien, Kristine passe beaucoup de temps à encadrer et à mentorer une équipe de 19 personnes, avec qui elle tient à discuter tous les jours. Elle prend des décisions de haut niveau et consacre du temps au perfectionnement de son personnel. Il s’agit de son rôle en ressources humaines.

Son deuxième rôle est celui de responsable pédagogique. Kristine établit des liens intentionnels avec les superviseurs et éducateurs et se réjouit d’écouter leurs conversations avec les enfants. L’approche de Kristine est moins axée sur la correction et l’orientation, mais davantage sur le fait d’engager la conversation et de favoriser des liens et un sentiment d’émerveillement chez les enfants. Si un enfant dit : « Je pense que la tige de haricot fera six pieds de haut », Kristine répondrait : « Eh bien, qu’est-ce qui te fait penser ça? »

Lorsque Kristine parle aux EPEI qu’elle encadre et qui s’intéressent à une carrière en gestion, elle leur rappelle que le respect est mérité. « Ce n’est pas un droit. C’est un privilège d’avoir des gens qui vous respectent, et on vous accorde ce privilège lorsque vous prêchez par l’exemple, que vous vous retrouvez par terre à passer du temps avec les enfants, et que vous voyez à quoi ressemble la vie du point de vue du personnel éducatif. »

La nouvelle présidente du conseil de l’Ordre ne mène pas d’entrevues elle-même avec les EPEI qui postulent pour travailler au centre RisingOaks, mais elle supervise le processus d’embauche. Elle recherche des EPEI qui se souviennent de leurs apprentissages dans le cadre de leurs études et qui comprennent les différences philosophiques entre RisingOaks et d’autres organismes de garde d’enfants. Les compétences générales que Kristine recherche comprennent la résolution créative de problèmes, l’initiative et la capacité de faire des compromis. Les compétences en communication sont également importantes, car les EPEI doivent être capables de mener des conversations difficiles avec des collègues, des parents et des enfants.

Kristine a été élue au conseil (circonscription no 6 – Région Centre-Ouest) en 2017. Elle a occupé de nombreux postes au sein du conseil, notamment en tant que membre du comité exécutif de l’Ordre dès juin 2019 et en tant que présidente du comité de discipline de 2018 à 2021.

Elle s’est présentée à l’élection à la présidence du conseil de l’Ordre parce qu’elle était motivée à en faire davantage et déterminée à servir sa profession. Elle préférerait être considérée comme une ressource plutôt qu’une experte; elle aime tirer parti de sa formation en ressources humaines et de son expérience en leadership pour partager des histoires et des anecdotes qui aident ses pairs. Elle sait que sa propre histoire peut être inspirante : ses parents ont divorcé quand elle avait six ans, elle a été élevée par une mère célibataire, mais elle a passé du temps dans deux foyers aimants, et elle a bâti une carrière réussie dans les services de garde d’enfants.

« Pour savoir que je peux l’être, ou que je peux le faire, j’ai besoin de le voir… Pour être une femme forte, j’ai besoin de voir d’autres femmes fortes. Je veux donc être ce modèle ou cette femme forte vers laquelle les autres se tournent », dit-elle.

Kristine parle de l’importance de la représentation et mentionne les études de cas et les scénarios produits par l’Ordre. « Les gens se reconnaissent dans ces histoires. Les gens voient leur lieu de travail dans ces scénarios. »

Kristine apprend partout où elle va – avant, pendant et après les heures de travail. Elle dit qu’elle « n’enlève jamais son chapeau d’EPEI ».

Lors d’un congé récent, elle a rendu visite à un ami au travail. En discutant avec un autre membre du personnel, elle a appris que ce collègue avait récemment fait la transition femme vers homme, et que la femme de ce dernier est une EPEI et qu’ils ont un fils ensemble. Ils ont eu une conversation réfléchie au dîner.

Kristine affirme : « Il m’a dit : “Vous pourriez avoir des personnes qui n’ont aucune idée qu’elles sont en transition, ou qu’elles sont homosexuelles, parce que les gens sont tous à des niveaux différents dans le cadre de leur transition… Il faut toujours respecter les choses qu’on ne sait pas. Il faut faire attention. Pas de critique, pas de jugement.” C’était un moment d’apprentissage pour moi. »

Toujours en soutien aux éducatrices et aux éducateurs, elle conseille aux EPEI d’utiliser le prénom de l’enfant lorsqu’ils sont encore en train d’apprendre et de se familiariser avec un nouveau langage. Elle mène des recherches pour aider son personnel éducatif à continuer d’apprendre.

Dernièrement, Kristine a beaucoup pensé aux nouvelles éducatrices et aux nouveaux éducateurs, ainsi qu’à la compassion, et a lu davantage sur les différents aspects du leadership. « Personne ne se réveille en ayant l’intention de faire des erreurs », dit-elle.

Elle pense que les règles et les règlements doivent être respectés, mais lorsqu’on évalue le comportement des éducatrices et des éducateurs, c’est à la fois à eux et aux employeurs d’en assumer la responsabilité. Selon elle, la compassion doit faire partie intégrante du travail, et la profession devrait également mettre l’accent sur l’application de ce principe à la relation employeur-éducateur.

« La plus grande attente d’une famille est que nous traitions ses enfants avec compassion et gentillesse, et notre personnel éducatif mérite ce type de relation avec nous aussi. Nous embauchons ces personnes, et cela peut ressembler à un baptême de feu, parce que les EPEI ont tendance à se joindre à l’organisation dans la période la plus occupée de l’année. Il est de notre responsabilité, en tant que leaders, d’enseigner le ratio Correction-Direction-Connexion. Pour enseigner ces concepts, je pense que nous devons faire preuve de compassion.

« Les enfants savent quand on n’est pas authentique avec eux. Pour ce qui est du leadership, les membres du personnel savent quand on n’est pas authentique avec eux… Il s’agit donc de trouver cette honnêteté sans blesser les sentiments de personne. »

Les questions les plus importantes de Kristine après une erreur de la part d’une éducatrice ou d’un éducateur : La personne aurait-elle dû être plus avisée? Peut-elle s’en remettre?

« Nous devons former, encadrer et mentorer nos leaders du futur pour que ces personnes deviennent celles auxquelles vous voulez confier cette profession. Je ne veux pas laisser cette profession à des gens qui viennent juste parce qu’ils doivent travailler. Notre travail façonne des esprits. »

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Lorsqu’elle pense aux récents EPEI diplômés dont les études ont été touchées par la pandémie de COVID-19, Kristine sait que ces gens peuvent avoir besoin d’un soutien supplémentaire de la profession, particulièrement s’ils ont moins eu la chance d’acquérir de l’expérience pratique. Mais elle reconnaît aussi la valeur de leur expérience de vie. « Comme l’apprentissage des enfants, ce n’est pas une trajectoire linéaire. »

Elle se souvient de ses débuts en tant qu’EPEI. Elle dit qu’elle agissait toujours sans remettre les choses en question. Si un enfant ne mangeait pas son repas, Kristine l’enveloppait dans du plastique, le réfrigérait, le faisait chauffer au micro-ondes et le redonnait à l’enfant plus tard comme collation.

Récemment, dans un centre de conditionnement physique local, un homme a reconnu Kristine et l’a approchée. Elle l’avait supervisé lorsqu’il était enfant, environ trente ans auparavant. La première chose qu’il a mentionnée est la « Journée du poisson », où il devait manger des bâtonnets de poisson. Maintenant, il déteste le poisson.

« Ça a fait mal… Il est maintenant dans la trentaine. Ce ne devrait pas être son souvenir de la garderie. »

Elle a beaucoup appris depuis. Maintenant, son conseil le plus important aux nouveaux EPEI est le suivant : « Concentrez-vous sur votre rôle principal, soit la surveillance des enfants. Les enfants doivent être en sécurité. Ils doivent être surveillés en tout temps. Ensuite, laissez les relations et les trucs amusants se développer naturellement. Faites que cette grande partie de la journée d’un enfant soit positive. Les enfants passent la majorité de leur journée avec nous!

Donc, si vous vous retrouvez seul(e) dans un sous-sol inondé, rappelez-vous que la nouvelle présidente du conseil de l’Ordre comprend. Elle est passée par-là! Si elle était physiquement là avec vous, elle n’hésiterait pas à vous aider, parce que selon elle, le leadership c’est ne jamais demander à quelqu’un de faire quelque chose que vous ne feriez pas vous-même.

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